Les chefs traditionnels du Cameroun s'unissent pour aider à protéger les forêts du pays et la faune qui est considérée comme la pierre angulaire du patrimoine culturel camerounais. Le message est clair : disons non à la viande de pangolin.
Les chefs traditionnels respectés du Cameroun ont uni leurs forces avec WildAid pour appeler à la protection des forêts du pays et des espèces sauvages qui y vivent, comme le pangolin, en voie de disparition.
Nkukuma Mvondo Bruno, Notable Mamoudou Kaïgamma, Muanedi Dissake Mouangue, Fon Zofóa III, Son Altesse Royale Essombey Ness, et Prince Tatsitsa Théophile Gha ont tous apporté leur soutien à la campagne pour "dire non à la viande de pangolin".
Les pangolins sont considérés comme des gardiens essentiels du patrimoine naturel camerounais en raison de leur rôle crucial dans le maintien de la santé des forêts du pays. Les forêts du Cameroun ne sont pas seulement importantes pour la survie du pangolin, mais aussi pour la survie de la population du pays. Elles fournissent des ressources essentielles à la vie quotidienne de millions de Camerounais qui dépendent des forêts pour se nourrir et pour obtenir des médicaments afin de traiter diverses maladies, notamment le paludisme et le cancer. Les forêts sont également intimement liées à leurs pratiques traditionnelles et à leur identité culturelle.
"Notre histoire a commencé dans les vastes et riches forêts du Cameroun, où la vie animale s'épanouit et où Mère Nature régne", a déclaré le chef coutumier de Bonamoukouri-Bonakouamouang, dans la région du Littoral, Muanedi Dissake Mouangue. "Elle nous a nourris, elle nous a choyés, elle nous a guéris. Maintenant, nous devons la défendre et protéger chaque animal sauvage qui fait partie d'elle."
L'appel des chefs traditionnels du Cameroun s'inscrit dans le cadre de la campagne « Disons non à la viande de pangolin " qui a été lancée en 2022 avec le soutien des légendes du football Rigobert Song, Roger Milla et Patrick Mboma, ainsi que des musiciens Stanley Enow et LOCKO, et de l'artiste visuel Bright Toh. La campagne vise à sensibiliser au rôle crucial que jouent les pangolins dans le maintien d'un environnement sain et souligne le potentiel du Cameroun à devenir un leader de la conservation en Afrique en protégeant ces animaux uniques. La campagne se déroule à Douala, Yaoundé, Mbalmayo, Ebolowa et Bertoua.
Le Cameroun abrite trois espèces de pangolins : le pangolin géant, le pangolin à ventre blanc et le pangolin à ventre noir. Cependant, ces espèces sont de plus en plus menacées d'extinction en raison du braconnage et de la déforestation. Les pangolins sont les mammifères les plus trafiqués au monde et leur viande est souvent vendue sur les marchés locaux de viande de brousse.
En 2017, le gouvernement camerounais a interdit la chasse, la capture, l'abattage et le commerce de toutes les espèces de pangolins.
"Notre culture nous enseigne à respecter la nature et à honorer nos traditions", a déclaré le chef coutumier de Minkok-Bityili, région du Sud, Nkukuma Mvondo Bruno. "Les pangolins sont un symbole de notre incroyable et unique forêt, du patrimoine camerounais et un pilier de notre identité. Manger des pangolins conduira à leur extinction, et donc à l'extinction d'un symbole de notre culture. Protégeons nos forêts et la faune qui y vit. Et commençons par dire NON à la viande de pangolin".
Les pangolins sont essentiels à l'écosystème forestier et aident à lutter contre les parasites qui peuvent également causer des dommages importants aux cultures agricoles. Un seul pangolin peut consommer jusqu'à 70 millions de fourmis et de termites en un an, soit près de 200 000 insectes par jour. En consommant ces insectes nuisibles, les pangolins contribuent à réguler les populations d'insectes et à protéger le secteur agricole du Cameroun, qui emploie environ 43 % de la main-d'œuvre du pays et assure la subsistance d'environ 70% de la population.
"Le pangolin, protecteur de nos forêts et de nos sols, doit être sauvegardé pour ne pas endommager l'environnement et éviter la perte de notre identité culturelle", a déclaré Jennifer Biffot, Représentante francophone de WildAid en Afrique centrale. "Chaque créature vivante que l'on trouve au Cameroun fait partie intégrante de sa culture et de ses traditions. Nous devons prendre conscience de l'importance de la protection des pangolins, sous peine de perdre bien plus que ce que nous imaginons."