La campagne s’étend aux villes de Bertoua, Ebolowa et Mbalmayo après une réponse positive des restaurateurs de Yaoundé et Douala
La campagne WildAid « Pas de pangolin dans mon assiette » s’étend aux villes de Bertoua, Ebolowa et Mbalmayo, après une réponse enthousiaste des restaurateurs de Yaoundé et Douala.
Déjà, plus de deux cents restaurants camerounais proposant de la viande de brousse et des plats traditionnels ont rejoint cette initiative pour protéger les pangolins menacés, en s’engageant publiquement à ne plus servir de viande de pangolin.
Les restaurants affichent leur engagement en exposant le logo de la campagne devant leurs établissements et en accrochant à l’intérieur des affiches expliquant l’importance de préserver les pangolins.
Dans le cadre de cette campagne, les militants ont visité 394 restaurants proposant de la viande de brousse et des plats camerounais traditionnels. L’accueil a été très positif, avec 214 établissements ayant rejoint l’initiative.
Parmi les restaurants visités, 137 servaient de la viande de pangolin. Sur ce nombre, 59 ont déjà adhéré à la campagne, soit 43 % du total. Ces 59 restaurants se sont engagés à ne plus servir de viande de pangolin.
Les restaurants qui rejoignent la campagne adoptent des pratiques éthiques et durables, renforçant ainsi leur réputation auprès des consommateurs soucieux de l’environnement. Ce faisant, ils contribuent aux efforts de conservation et à la préservation du riche patrimoine naturel du Cameroun.
WildAid promeut ces restaurants exempts de pangolins sur un site internet dédié ([https://pasdepangolindansmonassiette.org/](https://pasdepangolindansmonassiette.org/)). Lors de la deuxième phase de la campagne, des ambassadeurs et influenceurs de WildAid s’engageront également pour encourager les consommateurs à privilégier les restaurants sans pangolin. Ensemble, restaurateurs et influenceurs peuvent inspirer d’autres personnes à suivre leur exemple et créer un effet d’entraînement au sein de la communauté.
Selon la loi camerounaise, il est illégal de tuer, capturer, détenir ou commercialiser des pangolins, car les trois espèces présentes dans le pays bénéficient du plus haut niveau de protection (Catégorie A) pour les espèces menacées.
Une nouvelle loi sur la foresterie et la faune, adoptée par le Parlement et signée par le président Paul Biya en juillet 2024, a considérablement renforcé les sanctions pour la capture ou l’abattage d’espèces protégées. Les contrevenants risquent désormais une peine de prison de 15 à 20 ans et des amendes allant de 20 à 50 millions de francs CFA (34 000 à 84 000 dollars), voire les deux.
Cette avancée législative représente un pas décisif dans la protection et la préservation de la biodiversité camerounaise. Elle illustre également l’engagement du gouvernement à sauvegarder la faune du pays et envoie un message clair : les activités illégales ne seront pas tolérées.
La nouvelle loi sur les forêts et la faune du Cameroun marque une avancée historique
Les pangolins, aussi appelés fourmiliers écailleux, sont des animaux nocturnes et discrets qui se roulent en boule lorsqu’ils se sentent menacés. Ils jouent un rôle écologique crucial en consommant 20 000 fourmis ou termites par jour, soit 70 millions par an, ce qui leur vaut le surnom de « gardiens de la forêt ». En creusant le sol à la recherche de fourmis, ils l’aèrent et favorisent la croissance des plantes.
Ces animaux sont rarement observés dans la nature et très difficiles à élever en captivité. Pourtant, ils sont devenus les mammifères sauvages les plus braconnés au monde, avec des centaines de milliers d’individus prélevés chaque année en Afrique centrale. Si certains sont consommés pour leur viande, la plus grande menace vient du commerce de leurs écailles en médecine traditionnelle chinoise, bien qu’aucune preuve scientifique n’ait démontré leurs bienfaits médicaux.
En 2016, les huit espèces de pangolins d’Asie et d’Afrique ont obtenu une protection totale contre le commerce international via la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Le Cameroun a suivi cette initiative en 2017 en renforçant la protection des trois espèces présentes sur son territoire – le pangolin à ventre blanc, le pangolin à ventre noir et le grand pangolin – en les intégrant à la catégorie A. Cependant, le commerce illégal persiste, et aujourd’hui, six des huit espèces de pangolins sont classées comme « en danger » ou « en danger critique d’extinction ».
L’action de WildAid pour la protection des pangolins en Afrique
WildAid est en première ligne de la lutte pour la protection des pangolins depuis près d’une décennie. En 2016, l’organisation a lancé sa première campagne de sensibilisation publique visant à éliminer la demande de pangolins dans les deux plus grands marchés mondiaux : la Chine et le Vietnam. À travers des campagnes de changement de comportement, WildAid éduque les consommateurs et cherche à rendre la consommation de produits issus des pangolins socialement inacceptable, avec le soutien de célébrités mondiales comme Jackie Chan et Wang Yibo en Chine.
En 2022, WildAid a lancé au Cameroun la campagne « Dites non à la viande de pangolin » pour sensibiliser le public aux menaces qui pèsent sur cette espèce et au risque de son extinction. Cette campagne a été portée par des artistes de renom tels que LOCKO et Stanley Enow, des légendes du football comme Rigobert Song, Roger Milla et Patrick Mboma, ainsi que de nombreux chefs traditionnels.
La campagne a touché des millions de Camerounais et a entraîné une diminution significative de la consommation de viande de pangolin dans plusieurs grandes villes du pays. Le nombre de personnes comprenant que les pangolins sont des espèces protégées a plus que doublé, tandis que plus des deux tiers des citadins soutiennent désormais l’interdiction de tuer ou de consommer ces animaux.
La consommation de viande de pangolin recule au Cameroun, le soutien à la protection progresse
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